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Les noms des anciennes rues d’Entzheim et le grand prix d’ACF

Autrefois dénommée DORLISHEIMER ou MUTZIGER STRASSE. Le centre du village est à 10.8km de Strasbourg et à 152m au-dessus du niveau de la mer.

Longeant le cimetière, cette ancienne route menait vers Hangenbieten et à la Gare d’Entzheim (2.1 km), cette route à définitivement été coupée par l’Aéroport d’Entzheim en 1951.

Mène vers la localité citée. A la jonction de la route de Strasbourg se trouvait autrefois l’entrée ouest du village dénommée OBERDOR dans certaines archives (Porte Haute).

A cet emplacement se trouvait jadis une grande ferme dont les dépendances subsistent en partie. Au 18ème siècle, la maison d’habitation abritait une auberge « Zu den Zwei Schlusseln » (EWERWURTHS) « Au deux clés » qui fut transférée début 19ème siècle à l’actuel STEINKELLER. Fin du 19ème siècle propriété du Maire SCHMIT J.D., ce dernier y menait un commerce de vins en gros. Vers 1940, la famille VOGEL acheta l’ensemble immobilier pour y installer pendant 40 ans, une usine de produits en béton.

(SITTEGASS) on y retrouve l’ancienne Mairie (1840 à 1936) abritant par la suite les services de la Poste. Autrefois située juste en face de l’angle avec la route de Strasbourg.

Dans cette rue demeurait autrefois le SCHULTHEISS Prévôt d’où la dénomination SCHULTZEGASS en dialecte. Son nom actuel provient de la forme de hache sur le plan cadastral.
Rue Saint-Denis :
Nous rappelle les moines du couvent Saint Denis près de PARIS qui avaient des propriétés à Entzheim. Leur cour colongère se trouvait dans cette rue. Le « DIONISHOF » (cour Saint Denis) fut acquis par les Hospices Civils de Strasbourg en 1450 d’où la dénomination SPITTELGASS (ruelle de l’Hôpital).

En tracé courbe elle était autrefois dénommée ALLMEGASS. Ce secteur faisait jadis partie du domaine public (ALLMENDE). A la jonction de la route de Strasbourg se trouvait la DANNLISSBRUCKE (petite passerelle chez les DANNLIS), enjambant le SPECKGRABEN, fossé communal drainant les eaux de pluie ; il fut comblé en 1936.

De nos jours elle relie la route de Strasbourg à la rue du Tramway. En l’empruntant de ce sens, nous aurions eu avant la Révolution à notre droite le parc seigneurial avec son château. Elle menait à l’est du village vers la Blieth (terres légèrement marécageuses).

Dans cette ruelle se trouvait autrefois un des quatre greniers à Dîme d’Entzheim dont on trouve trace dans les archives. Un nommé NUSS originaire de Blaesheim y prit demeure au 18ème siècle d’où le nom dialectal de NUSSEGASS.

A l’entrée de cette rue en impasse se trouvait jadis la Poste aux chevaux (aujourd’hui restaurant à l’Etoile). Au bout de cette rue demeurait la famille NOEPPEL grand nom d’Entzheim d’où la dénomination NOEPPELGASS en dialecte.

Cette partie du village autrefois extra-muros servait à parquer le bétail pour la nuit « NACHTWEID » en alsacien. Un lotissement communal a gardé cette dénomination.

Dénommée ainsi de par sa situation.

Nous rappelle la voie ferrée qui reliait Strasbourg à Ottrot à partir de 1930. Une partie seulement de cette rue se trouve sur le trajet original de l’OTTROTER BANNELE.

Jean Daniel LIENHARDT
Entzheim Info n°5 – Décembre 1993

Le Veilleur de Nuit

Cette fonction était certainement une des plus anciennes dans le village, elle a perduré jusqu’en 1915 à Entzheim. Le veilleur de nuit avait pour mission de repérer toute anomalie, tout dégagement de fumée anormale et si possible de faire fuir les voleurs (ces derniers pouvant s’organiser en fonction des horaires de ses rondes). Il devait s’assurer de la fermeture des débits de boissons lors de sa ronde.

Outre le veilleur officiel, il était prévu un BEIWACHTER (accompagnateur). Tout homme entre 18 et 60 ans devait effectuer des tours de garde en tant qu’accompagnateur.

Les gens les plus aisés se faisaient remplacer par un valet ou payaient un remplaçant.

Au 13ème siècle le local du veilleur de nuit se trouvait dans l’ancienne mairie faisant fonction d’école jadis située à l’angle de la rue de la Mairie et route de Strasbourg.

Dans les archives ce local est décrit comme « sombre, enfumé et insalubre ». Pas étonnant, il servait de lieu de rencontre et de jeux pour certains habitués qui y passaient gaiement les longues soirées d’hiver. Ce bâtiment abritait également le logement de l’instituteur ainsi que les pompes d’incendie.

Le veilleur de nuit et son accompagnateur avaient obligation d’effectuer des rondes de surveillance. Muni d’une lance et d’un cor, le duo se rendait à l’Eglise à 21h pour y actionner les cloches. A 22h et 3h ils effectuaient leurs rondes en marquant 10 arrêts avec son du cor.

Une ronde de 10 arrêts :

Devant le local de veilleur, puis direction Strasbourg.

  • Dannlis Brucke (angle route de Strasbourg – rue du Cercle)
  • Sortie basse du village (hauteur du lac) puis revenant à l’arrêt précèdent, ils s’engageaient dans la rue du Cercle
  • Angle droit de la rue du Cercle
  • Intersection devant la rue de la Mairie devant ECKSCHNIEDER.
  • Au fond de la rue Saint Denis devant le SPITTELHOF
  • Place de la Hache
  • Au fond de la rue de la Hache puis revenaient vers la route de Strasbourg
  • Devant le restaurant AU SOLEIL(OBERBECK) près de la Porte Haute.
  • Devant l’Eglise, puis pénétraient dans celle-ci pour sonner les matines.

Entzheim Info n°5 – Décembre 1993

75ème anniversaire du Grand Prix de l’ACF

Le titre de cet épisode d’histoire n’évoque pour la plupart d’entre vous aucun souvenir, et vous allez sans me demander ce qui lie notre village à cet évènement sportif international au début des années 20.


Le choix de Strasbourg, ville organisatrice fut prise par la commission sportive de l’A.C.F (Automobile Club de France) le 16 décembre 1921, parmi bien d’autres villes et circuits dont celui e Provence, de la Sarthe, de l’Auvergne, de LYON, de Blois et du Calvados.
Les démarches nécessaires sont entreprises auprès des maires des différentes localités concernées par le tracé. Après un laborieux travail d’explication et de concertations, ils obtiennent des 120 propriétaires fonciers, l’autorisation de se servir des terrains pour l’installation matérielle et logistique de toute cette infrastructure. Il y a donc 4 communes directement impliquées dans le déroulement de cette course : Duppigheim, Entzheim, Innenheim et Duttlenheim.

Duppigheim se trouve être la plaque tournante du dispositif. On doit y installer la ligne de départ, les stands de ravitaillement, les points de chronométrage, les parkings, les tribunes, les passerelles et les garages pour les diverses réparations des machines des concurrents. Les tribunes se trouvent le long de l’actuelle RD 392, du côté droit en allant à Duttlenheim, entre les actuelles rue de la Chapelle et rue du Général de Gaulle.

La longueur de ces tribunes est de 478 mètres, avec une largeur de 14 mètres. Elles peuvent contenir 20 000 personnes dont 5 000 places assises, qui incluent 228 loges de 4 places chacune.

Des travaux sont engagés, la gare de Duppigheim est aménagée, elle comprend jusqu’à 6 voies pour le transport des matériaux, puis des voyageurs. A cette occasion s’effectuera la suppression du passage à niveau qui sera remplacé par un pont supérieur nous reliant encore aujourd’hui au village de Kolbsheim.

Cette course du « Grand prix de Vitesse » se déroule le 15 juillet 1922, sur un circuit de 13.380 kms qui doit être parcouru 60 fois, avec 18 concurrents en lice. Pour reconnaître les voitures suivant leur nationalité, elles sont peintes aux couleurs suivantes : bleu pour la France, rouge pour l’Italie et verts pour l’Angleterre. Le départ sera donné à 8 heures, et l’arrivée doit avoir lieu à 14heures. Pendant cette course, 15 voitures abandonnent, et seulement 3 parviennent à faire les 60 tours soit 802.8kms. Finalement la Fiat n°4 de Felice Nazzaro l’emporte avec une moyenne horaire de 127.700 kms. De nombreuses cartes postales, photos et magazines sont imprimés pour immortaliser ce moment historique. La région bénéficie bien entendu de nombreuses retombées financières, économiques et touristiques.

M. Hervé SCHAFFNER

ENTZHEIM Info n°9 – Décembre 1997